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Ferions-nous choix de Jésus?

Hier, 17 avril, nous avons célébré à  Crécy et dans toutes les églises de France et du monde, le dimanche des Rameaux et de la Passion. Alors que, une semaine avant de mourir, il arrive glorieux à  Jérusalem, Jésus s’apprête à  vivre sa douloureuse Passion. Accepterons-nous de le suivre jusqu’au bout, jusqu’au pied de la croix? Voici la question essentielle que posait Mgr Bernard Podvin, porte parole à  la Conférence des Evêques de France, lors de son homélie dimanche, à  Annecy.
Homélie de Mgr Bernard Podvin

Aujourd’hui (Dimanche des Rameaux), Jérusalem l’accueille. Demain (Vendredi Saint), elle le chasse. Aujourd’hui, la foule le bénit en «envoyé de Dieu». Demain, elle fait de lui un blaphémateur. Aujourd’hui, les gens écoutent celui qui prie si bien Abba. Demain, cédant à la pression des comploteurs, elle lui préfère un certain Barabbas. Aujourd’hui , on jonche le sol de branchages en son honneur. Demain, on le flagelle plus rudement qu’un tra ître. Aujourd’hui , le Nazaréen reçoit dignité royale. Demain, il est relégué au rang des malfaiteurs. Aujourd’hui , il est Sauveur dans la lignée de David. Demain, on lui crie en ricanant: «Sauve-toi, toi-même !» Aujourd’hui , les portes de la ville sainte s’ouvrent pour lui. Demain, la pierre tombale se referme sur sa dépouille. Aujourd’hui , il fait bon le louer publiquement. Demain, ses plus proches le renient en secret. Aujourd’hui , Jérusalem demande avec intérêt: «Qui est cet homme?» Demain, Pilate embarrasé s’écrie: «Voici l’homme !» Demain, de multiples rameaux l’élisent. Demain, il est seul sur l’Arbre de vie. Aujourd’hui , le chemin glorieux sur sa monture. Demain, le chemin de croix vers Golgotha ! Aujourd’hui , ses détracteurs ourdissent leur funeste projet. Demain, ils le crucifient au grand jour. Aujourd’hui , la renommée. Demain, le procès. Aujourd’hui , la vêture messianique. Demain, le partage soldatesque de sa tunique. Aujourd’hui , l’onction. Demain, le vinaigre. Aujourd’hui , des calculs politiques sur son influence libératrice. Demain, le sordide lâchage. Aujourd’hui , un triple Hosanna en faveur du Galiléen. Demain, sa triple chute sous le bois de sa condamnation. Aujourd’hui , tous se plieraient à ses volontés. Demain, au jardin des oliviers, il s’en remet à plus grande volonté que la sienne.

« Si nous devions choisir aujourd’hui Jésus de Nazareth, le fils de Marie, le Fils du Père, aurait-il une chance? »

Pourquoi ce revirement soudain? Pourquoi cette désaffection haineuse. Exégètes et historiens nous expliquent cela en long et en large depuis des siècles. Comme pour exorciser notre propre relation au rejet de l’innocent, nous nous faisons érudits pour décrypter le procès de Jésus. Savantes études que le septième art ne manque pas de convertir en émotion esthétique et populaire: la passion du Galiléen ! Pour instructives qu’elles soient, ces recherches ne sondent pas l’essentiel. Il est en effet une question intime que nul ne peut éluder. Benoit XVI la résume magistralement: «Si nous devions choisir aujourd’hui Jésus de Nazareth, le fils de Marie, le Fils du Père, aurait-il une chance? Connaissons-nous vraiment Jésus? Le comprenons-nous? Ne devons-nous pas chercher à le connaitre de manière complètement nouvelle?» Cessons donc d’épiloguer: ferions-nous choix du Christ si nous nous trouvions ce matin à Jérusalem? Faisons-nous choix du Christ tandis que nous présentons ce dimanche, dans nos paroisses, les rameaux à la bénédiction divine? Il ne suffit pas d’agiter quelques minutes un branchage pour être «de Jésus». Cette adhésion doit être plénière. Sinon le palmier de bénédiction se dessèche vite aux aridités de la vie. Il faut beaucoup d’humilité pour saisir que l’amour est en procès. Entendez-vous les enfants qui acclament le Messie? Le Hosanna au Fils de David est scandé par eux comme une allégresse. Ce chant des plus petits indigne les grands prêtres et les scribes. Le psalmiste a raison: c’est du plus vulnérable que viendra toujours la louange authentique. La liturgie des Rameaux inaugure la semaine qu’aucune autre n’égale: jours saints que l’Eglise nous confie comme le trésor ineffable. Ne restons pas spectateurs de la dramatique divine. Convertissons-nous. Il est pour nous ce vibrant appel. Brandir les rameaux, c’est consentir à l’amour jusqu’au bout !

Si vous souhaitez conna ître un peu mieux ce communicant hors pair qu’est Mgr Podvin et dont vous avez déjà lu ses billets succulents dans l’Echo de la Vallée, retrouvez-le désormais régulièrement sur le site de la Conférence des Evêques de France dans sa rubrique hebdomadaire: Les 1000 signes du porte-parole
www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/les-1000-signes-du-porte-parole

Le coup de coeur de la librairie Siloë

Jésus de Nazareth, de l’entrée à Jérusalem à la Résurrection
Beno ît XVI, Joseph Ratzinger, Le Rocher, 349p. 22,00€

Cette deuxième partie de l’oeuvre de Beno ît XVI, Jésus de Nazareth, diffère de la première en ce qu’elle utilise une autre herméneutique. On peut en effet distinguer une christologie d’en bas
(celle de la première partie) et une christologie d’en haut, plus guidée par la tradition. Dans les deux cas, Joseph Ratzinger (car il parle en tant que lui-même et non en tant que pape) s’efforce de conjuguer ces deux herméneutiques. Elles sont également nécessaires, mais chacune dans les limites de sa propre méthode. Quoi qu’il en soit le texte est clair, de lecture facile, et particulièrement appropriée en cette période de l’année qui nous fait évoquer, jusqu’à Pâques, les évènements qui permettent de comprendre la parole et l’agir de Jésus. (Frère Anselm)

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